Avant première
Sourire Vide en Temps de Guerre
au Fort de Vaise
Avant première
Sourire Vide en Temps de Guerre
au Fort de Vaise
« Il n'y a pas de sang, ni d'armes dans ces images, juste le souvenir de ces vies passées dans un après guerre sans fin comme toile de fond »
Ce texte de Marissa Roth résume magistralement le parti pris de l'écriture filmique de « Sourire vide en temps de guerre ». J'ai tenu à ce que le passage de la scène à l'écran s'affranchisse du point de vue frontal du théâtre, ainsi que de la chronologie et du rythme propres au spectacle vivant. C'est pourquoi, j'ai privilégié les mouvements et les gros plans permettant de saisir avec plus d'acuité les détails, les expressions et les émotions. La sobriété des décors jointe au cadrage tendu, serré, de la caméra circonscrit le jeu des acteurs. J'ai également choisi un éclairage ordonnant l'ambivalence des zones d'ombres et des portions lumineuses de l'univers des hommes et des femmes porteurs de la souffrance humaine, déchirant l'écran de leurs sanglots inachevés. Pour ouvrir, clore le film et créer des transitions faisant place à la poésie, le rapport aux éléments et plus particulièrement la terre très présente, a permis de tourner des images en décors naturels. Cette terre convoitée depuis le début de l'humanité par les hommes, le film lui donne la parole, et pose la question de survivre à l'enfer des guerres. Le recueil des images symboliques de la vie et de la mort en noir et blanc ouvre le générique du début sur des paysages enneigés et froids. En contre-point, en couleurs, le générique final rayonne sur des champs cultivés et luxuriants. La musique originale, écrite et composée par Serge Folie, réalise la jonction des univers visuels, sonores et du jeu des acteurs. A leur façon, chacun d'eux condamne la guerre et magnifie l'art vivant qu'est le théâtre.
Eric Ferrier
28 novembre 2013 à 22:58